Mourir de son travail aujourd’hui

Enquête sur les cancers professionnels

La responsabilité du travail dans l’épidémie de cancers demeure largement sous-estimée, masquée par les campagnes de prévention publique exclusivement centrées sur les comportements dits individuels (tabagisme, etc.). Selon les estimations du dernier plan cancer, 14 000 à 30 000 personnes seraient chaque année victimes d’un cancer lié à leur activité professionnelle. Pourtant, moins de 2 000 d’entre elles obtiennent la reconnaissance de leur pathologie en maladie professionnelle par l’Assurance maladie.
En Seine-Saint-Denis, des chercheurs·ses s’engagent dans cette épopée administrative aux côtés de salarié·es contaminé·es ou de leurs proches. Faire reconnaître une pathologie en maladie professionnelle s’apparente à un parcours du combattant. Le droit à réparation apparaît très spécialisé, la procédure est complexe, les échanges avec les caisses primaires d’assurance maladie s’avèrent compliqués, sans compter la réticence des médecins à jouer le rôle que leur confie la loi, et notamment celui de rédiger les certificats médicaux nécessaires à l’accès au droit.
La possibilité d’exercer son droit à réparation est enracinée dans l’histoire singulière et collective des conditions de travail et d’emploi des malades. Le Giscop93 fait figure de dispositif exemplaire permettant de documenter et de rendre visible l’impact de ces  » poisons industriels  » sur la santé des salarié·es, par l’alliance entre chercheurs·ses, médecins, juristes, syndicalistes. A travers cette question de la réparation, c’est celle de la valeur des vies au travail qui est posée.

Editions de l’Atelier, 2022.

Auteure : Anne MARCHAND

En dédicace samedi 9 septembre

En causerie scientifique samedi 9 septembre de 18h à 19h

Au Muséum Aquarium de Nancy

Le travail, c’est la santé… vraiment ?

Chaque année, 14 000 à 30 000 nouveaux cas de cancer en France seraient d’origine professionnelle, une épidémie silencieuse pourtant évitable.
Le monde change, la société est en travaux. Entre science et fiction, comment pourrait évoluer le travail dans l’avenir ?

Anne Marchand, sociologue et historienne à l’IRIS (unité de recherche associant l’Inserm), auteure de Mourir de son travail aujourd’hui – Enquête sur les cancers professionnels (Les Éditions de l’Atelier)

Jean-François Stich, professeur en ressources humaines (ICN Business School/CEREFIGE-UL), auteur de Travailler encore ? Sciences et fictions sur le futur de l’emploi (ACTU SF)